lundi 6 janvier 2014

"Amandine" Chapitre 1

Bonjour,
Dans le centième article, j'avais publié un poème (ici). C'est nouveaux projet, je n'ai pas trop le temps de travailler ni sur ça ni sur Last One en ce moment en j'en suis désolé. Voici donc le premier chapitre :

Chapitre 1
La triste vie réelle d’Amandine



Le jour de la naissance d’Amandine, sa mère ne vendit que des roses. En effet, on fêtait les amoureux. C’était une grande fête, elle était très importante dans ce pauvre village. Quelques seigneurs vinrent même acheter des fleurs chez la mère d’Amandine. Elle vit qu’ils étaient en armure et parés pour le combat. Plusieurs fois, elle se piqua dans les épines. La pauvre fleuriste le prit comme un très mauvais présage pour elle et cette petite fille au teint pâle.
En effet, quelques semaines plus tard, le paisible village où était née Amandine fut brûlé et pillé par des bandits au service du seigneur de la région. Certains habitants ne pouvaient plus payer les impôts et avaient donc besoin d’un terrible châtiment. Voir leur village détruit et leurs amies tués ne suffisaient pas, ils furent torturés pendant des semaines et des mois dans les sous-sols du château. Et surtout, même si personne ne le su. L’un des villageois avait lourdement fait la cour à la fiancée du seigneur, et il ne pouvait le tolérer.
Voyant les troupes arrivées, la mère d’Amandine décida de sauver la vie de cette enfant en la cachant dans son panier et en courant loin, très loin jusqu’à une petite rivière. Là, elle déposa sa fille chérie sur l’eau et elle entendit les cris du bébé emporté par le courant. Un sourire se dessina sur son visage … Puis se transforma en rictus de douleur lorsqu’elle sentit la lame froide d’une épée passée à travers son corps. Elle s’écroula, morte, et son sang teignit la rivière de rouge … Ainsi qu’une partie des cheveux de sa fille, qui pleurait dans son panier. Les mercenaires jetèrent son corps dans la rivière, ainsi que les autres cadavres des villageois. La plupart n’avaient plus de tête, le petit seigneur se ferait un plaisir de les empaler sur le grand portail qui gardait l’entrée de sa forteresse.
Le petit seigneur regratta bien vite son acte. Sa fiancée se suicida en apprenant la mort de son amant et de la plupart de ses amis. Sa mère avait été tuée dans l’attaque, c’était une simple villageoise et sa fille était la bâtarde d’un très grand seigneur de la région. Il fit son deuil tout en se renseignant sur l’ascendance de la morte. Ce qu’il découvrit l’horrifia. Le roi lui-même envoya ses troupes chasser ce vassal imprudent et en quelques jours tout le châteaux, les villages et les forêts alentour avaient disparu dans le plus grand incendie que le pays n’avait compté depuis longtemps.
Mais, bien qu’il ne soit pas haut placé parmi la noblesse, il avait lui aussi une puissante ascendance et, bientôt, tout le sud du royaume entrait en guerre contre leur roi. Cela entraîna une guerre civile dans tout le pays et beaucoup d’innocents furent massacrés.

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Le courant entraîna l’enfant plus loin que sa mère n’aurait pu l’imaginer. Il avait dépassé la région du seigneur et se dirigeait vers la mer. En une nuit seulement, le panier et son précieux fardeau arrivèrent près d’une ville portuaire, dans un autre pays. Le panier fut ramassé par une vieille femme puis déposé devant un bâtiment aux allures de prison. On entendait bien des cris d’enfants, mais aucun rire. Au matin, Amandine avait été récupérée par cet orphelinat et nourri. Le fleuve vomit des corps toute la semaine. Il fut donc aisé de savoir pourquoi cette enfant était arrivée là.On put même identifier sa mère, mais n’ayant plus de famille, Amandine resta à l’orphelinat.
Passé ses cinq ans, elle commença à apprendre des choses …Comme faire le ménage et la vaisselle. Amandine ne mangeait que si tout était propre, elle ne dormait que si tout brillait, comme les certaines filles qui vivaient avec elle. Amandine était malheureuse. On lui avait dit qu’il y avait des petits garçons dans le bâtiment, qu’ils avaient aussi plein de travaux à faire. Mais jamais elle n’en croisait.
On traitait Amandine de monstre à cause de sa mèche rouge et de sa peau pâle. Les personnes qui s’occupaient d’elle ne l’aimaient pas. La petite fille devait toujours faire plus de choses que les autres. Elle mangeait moins, elle dormait moins. Amandine était souvent malade, elle avait peur du médecin et des infirmières. Elle avait aussi peur de sa chambre toute sombre et toute petite qui ressemblait à une cellule.
A l’infirmerie, les infirmières avaient la peau toute blanche, le médecin aussi. Des lueurs rouges apparaissaient quelques fois dans leurs yeux. Quand Amandine le faisait remarquer, on lui disait qu’elle avait rêvé. Elle devait faire des prises de sang très souvent. Elle se sentait plus faible en sortant de cet endroit qu’en y entrant. Elle avait parfois entendu dire qu’ils n’étaient pas humains, mais elle ne comprenait pas ce que cela pouvait signifier.

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Cette prison avait tout de même pour nom Orphelinat, et, de temps en temps, certaines petites filles étaient adoptées. Quand Amandine eut atteint ses douze ans, on commença à un peu mieux la nourrir. En effet, à cet âge-là, les adoptions étaient plus fréquentes car les jeunes filles avaient légalement l’âge de travailler. Un couple voulant une petite fille passa, comme tant d’autres, mais Amandine leur trouva un air bizarre. Ils la regardèrent plus que les autres petites filles et surtout, ils détaillaient le bâtiment comme s’ils voulaient faire un plan. Personne ne semblait se méfier d’eux alors Amandine pensa que tout cela était normal. En regardant autour d’elle, la jeune fille se rendit compte qu’elle ne connaissait plus les personnes à côté d’elle. Elles semblaient toutes en bien meilleure forme qu’Amandine. Toutes ces filles l’ignoraient complètement. En rentrant dans sa cellule, elle entendit clairement son nom et les rires de toues les jeunes filles.
Le lendemain soir, très tard, Amandine fut réveillée par des cris. Les voix ressemblaient à celles des femmes qui terrorisaient la jeune fille. Puis vinrent s’ajouter les hurlements des autres filles, celles qui dormaient dans le dortoir. Amandine avait peur, elle ne pouvait sortir de sa cellule. Des bruits de pas précipités se rapprochèrent, et, juste devant les yeux d’Amandine, l’homme qui l’avait observé le jour précédent abattit une petite fille qui tentait de fuir. Il sortit des clefs de sa poche et ouvrit la cellule. Il mena ensuite la jeune fille à travers les couloirs jusqu’à la sortie de l’orphelinat. Là, la femme qui accompagnait l’homme le jour précédent attendait en compagnie de quelque garçons.

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Amandine apprit bien des choses, Laïr et Eolanne faisait tous les deux partis d’une guilde, une guilde d’assassins. Ils avaient eu pour mission de tuer certains pensionnaires de l’orphelinat qui étaient des enfants illégitimes de riches nobles dont les héritiers voulaient se débarrasser. Ils avaient recueilli le reste des enfants qui deviendraient apprentis puis membre de la Guilde.
Amandine devient l’apprentie de Laïr et Eolanne prit pour apprenti un certain Ludwick. La jeune fille ne sachant ni lire ni écrire, elle alla donc en cour avec d’autres enfants de la Guilde. Elle commença par avoir quelques difficultés à se faire des amis mais finalement, elle s’entendit bien avec trois petites filles du groupe, les triplettes Victoire, Prudence et Sérénité.
Quelque mois plus tard, Amandine savait lire, écrire et avait rattrapé une bonne partie de son retard, bien qu’elle ignorât encore tant de chose. Elle portait la cape noire des apprentis et avait appris avec Laïr à se battre aux couteaux, à l’épée et à se déplacer sans aucun bruit. Ce qu’elle prit l’habitude de faire et ses amies la surnommèrent Silence. De plus, le masque qu’elle devait porter pour que les visiteurs ne la reconnaissent pas était blanc et, surtout, contrairement à beaucoup d’autres, avait la bouche fermée. Les assassins étaient en effet contraints de porter des masques en présence des personnes venant demander leurs services. Cela évitait souvent d’être accusé et retrouvé quand une affaire faisait grand bruit dans la presse.
Amandine vivait à la Guilde, elle commença à exécuter quelques contrats avec Laïr. Il s’agissait pour la plupart d’achever des ivrognes quand les taverniers étaient sûrs qu’ils ne pourraient plus régler leurs dettes et craignaient qu’ils ne les creusent encore. Amandine repérait les cibles et Laïr se chargeait bien souvent du reste. Amandine touchait tout de même une partie de la prime.

Pour les quinze ans d’Amandine, Laïr la laissa exécuter son premier contrat en solitaire et ainsi accéder au rang d’assassin. Cette fois ce n’était pas un vieil ivrogne mais un fauteur de troubles qui commençait à poser quelques sérieux problèmes. Ce fut facile, dans une ruelle, de lui enfoncer un long poignard dans les côtes en passant près de lui, puis de disparaître.

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